Paris, aéroport Charles de Gaulle, 6h du matin. Mon avion est à 11h, mais j'aime bien avoir de l'avance. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver : embouteillage sur l'autoroute, grève du personnel... Je n'ai pas dormi la nuit dernière, la nuit précédente non plus d'ailleurs. Et le voyage en avion n'arrangera pas les choses. Le trajet de chez moi à l'aéroport fut glacial, par le temps et par la conversation du chauffeur de taxi.
8h du matin, j'enregistre mes valises pour être enfin tranquille. Je me promène dans l'aéroport, vais boire un café et finis par passer la porte d'embarquement. Machinalement, j'ôte ma ceinture, mes chaussures et ma montre et les dépose dans leur bac. Le détecteur de métaux ne sonne pas. Je suis clean, comme d'habitude. Je trouve un siège dans la salle d'embarquement, pas très confortable, mais suffisamment pour me laisser enfin aller dans le sommeil. Je ferme les yeux. Je les rouvre, alerté par des cris d'enfant. Il ne s'est écoulé que dix minutes. Super ! En trois jours j'aurais dormi dix minutes ! Je me lève, flâne de boutiques en boutiques. Je trouve mon journal, vais me rasseoir et commence à le lire. Je finis mon journal. J'ai lu toutes les informations qu'il contenait, de bout en bout. Les hauts parleurs m'annonce que le départ est proche et qu'il me faut embarquer. Je jette un œil sur la liste de films disponibles et ils me semblent plutôt biens.
10h du matin, je passe le dernier contrôle. Je recommence le même cirque que tout à l'heure, mon sac est fouillé. La sécurité avant tout, laisser tomber l'intimité.... J'avance dans le couloir qui me conduira au bus qui lui-même m'emmènera à mon avion, quand je vois le même journal que je tiens dans les mains, accroché au mur et gratuit. 80 centimes dans les poches du marchand de journaux de Roissy alors que j'aurais pu l'avoir gratos. Pour la peine, je les prends tous, même la revue économique. Je ne les lirai pas, mais les poubelles new yorkaises connaîtront le papier français. Le bus me conduit enfin dans mon avion, après une vingtaine de minutes d'attente, le dernier contrôle de sécurité que j'avais passé avec brio ne réussissant pas aux personnes ayant bêtement acheté dans la salle d'embarquement un objet interdit en cabine, ou simplement à celles « coupables du délit de sale gueule ». Paranoïa quand tu nous tiens, Pakistanais ne peut plus voyager. L'hôtesse m'accueille avec un grand sourire. C'est le premier que je vois depuis ce matin. Elle m'indique ma place, situé dans le fond de l'appareil, à côté des toilettes. Les personnes autour de moi ont vraisemblablement eu l'idée de prendre leur place sur Internet, leur évitant ainsi les places toutes pourries réservées à ceux qui font confiance aux compagnies et au hasard. Je m'installe, regrette de ne pas avoir pu emmené mon déodorant dans la cabine, et attend patiemment le décollage.
Huit heures de vol plus tard, New York, mon Eden, ma terre promise. Je n'y resterai que 5 jours, mais ce seront les 5 plus belles journées de mon été, marqué par la déception et la consommation aggravée de chocolat.